Au Canada, plus d’un programme d’aide alimentaire sur trois ne suffira pas à la demande cette année.
Les organismes prévoient une hausse de la demande de 18 %. Autrement dit, plus d’un million de personnes de plus demanderont de l’aide alimentaire en 2024.
C’est la somme dont chaque organisme de soutien aura besoin en moyenne pour répondre à la hausse prévue de la demande.
Plus d’un organisme sur trois au pays doit refuser des gens.
En décembre 2023, Deuxième Récolte a mené une enquête auprès de plus de 1 400 organismes du pays offrant de l’aide alimentaire pour leur demander à quel point ce service serait en demande en 2024.
Ces organismes de premier plan si essentiels prévoient recevoir plus d’un million de personnes de plus cette année! Et beaucoup n’arrivent pas à répondre à la demande.
« Les Canadiens ne sont plus en mesure de faire face à l’augmentation des prix de la nourriture, a déclaré Lori Nikkel, directrice générale de Deuxième Récolte. De plus en plus de personnes sont obligées de faire appel à la charité alimentaire, une solution de dernier recours. Les organismes de bienfaisance alimentaire ont déjà du mal à répondre à la demande actuelle, et beaucoup sont obligés de refuser des gens et d’ajouter leur nom à des listes d’attente croissantes pour obtenir de l’aide. Nos systèmes cèdent sous la pression. »
L’enquête, dont la deuxième édition a eu lieu à la fin de 2023 auprès de plus de 1 400 organismes canadiens d’aide alimentaire (banques alimentaires, organismes religieux, écoles, refuges et autres organismes de services sociaux), demandait aux organismes comment ils évaluaient les fluctuations de la demande pour leurs programmes de soutien alimentaires.
Voici quelques faits saillants :
Il y a quand même une lueur d’espoir à l’horizon pour ces organismes : des moyens existent pour leur faire parvenir la nourriture nécessaire, limiter les conséquences néfastes du gaspillage alimentaire et aider réellement les gens dans le besoin. Quelques pistes :
Rétablir le Programme de récupération d’aliments excédentaires
Ce programme fédéral est triplement avantageux : sur le plan social, il aide les gens dans le besoin à mettre de la nourriture sur la table; sur le plan environnemental, il réduit la quantité d’aliments encore bons qui aboutissent dans les décharges; et sur le plan économique, il soutient les producteurs d’aliments du pays.
Reconduire le programme de remboursement de la TPS sur les produits d’épicerie
Ce programme aide énormément les personnes en situation financière précaire en raison de la hausse du coût de la vie. Le fédéral devrait conserver ce programme et jusqu’à ce que l’inflation revienne au niveau pré-pandémie.
Agir à l’échelon municipal
Les municipalités canadiennes peuvent limiter les effets néfastes du gaspillage alimentaire dans leur localité en exigeant des entreprises, des distributeurs et des organisateurs d’événements et festivals locaux qu’ils récupèrent les surplus pour les remettre aux organismes d’aide alimentaire. Une politique réglementaire exigeant des entreprises qu’elles mesurent le volume de nourriture gaspillé faciliterait la planification future et l’identification des secteurs problématiques, de même que des sources d’aliments sains en état d’être donnés.